Les USA, la France et leurs alliĂ©s ne sont plus depuis le dĂ©but du XXĂšme siĂšcle, au bas mot, gouvernĂ©s par ce qu’on appelle un phĂ©nomĂšne politique, qui reprĂ©sente lâintĂ©rĂȘt commun, mais par un cartel dâentreprises dirigĂ© par les principales banques globales dâinvestissement qui ont, depuis Oliver Cromwell (1599-1658), leur quartier gĂ©nĂ©ral Ă Londres dans cet ensemble dâintĂ©rĂȘts complexes quâon dĂ©signe dâun mot symbolique : la « City », vĂ©ritable « Citadelle » de la Finance Internationale.
Cependant, prĂ©cisons que l’Angleterre de Cromwell n’est pas Ă l’origine du dĂ©veloppement des « puissances d’argent » : cette naissance est plutĂŽt Ă rechercher dans les RĂ©publiques commerçantes de GĂȘnes, de Florence ou de Venise, puis dans le premier Ătat Ă avoir donnĂ© une rĂ©alitĂ© institutionnelle Ă ces banquiers, la Hollande, via la crĂ©ation en 1609, de la banque d’Amsterdam.
Rappelons qu’au Moyen Ăge, les Pays-Bas sont au cĆur de l’Ă©lite commerçante, dite ligue hansĂ©atique. Cette ligue, composĂ©e d’associations de commerçants, a prĂ©valu en Europe Ă l’Ă©poque prĂ©cĂ©dent l’avĂšnement de l’Empire britannique. Cette prĂ©cision permet de donner un aperçu du rĂŽle des Pays-Bas dans l’Ă©volution du systĂšme de l’impĂ©rialisme financier.
Ă toutes fins utiles, notons que, Hollandaise en 1626, la colonie de la Nouvelle-Amsterdam sera rebaptisĂ©e « New York » par les Anglais lors de son acquisition en 1664. Cette colonie ne deviendra dĂ©finitivement anglaise qu’en 1674 avec le traitĂ© de Westminster.
Par contre, si l’Angleterre de Cromwell n’est pas, stricto sensu, Ă l’origine du dĂ©veloppement des « puissances d’argent », elle est nĂ©anmoins Ă l’origine du paradigme consistant Ă adosser les vellĂ©itĂ©s impĂ©riales Ă la puissance financiĂšre naissante des banquiers ; ce phĂ©nomĂšne a, mĂ©caniquement, gĂ©nĂ©rĂ© l’avĂšnement d’un nouveau modĂšle de rĂ©fĂ©rence dans lequel la puissance politique et militaire est intimement liĂ©e au dĂ©veloppement de la banque.
Aussi, aujourd’hui, le vĂ©ritable pouvoir auquel sont soumises les populations, maintenues dans la naĂŻvetĂ© et l’inconscience, est Ă©conomique : il appartient aux principaux dĂ©tenteurs de capitaux de la planĂšte, lesquels ont tant et si bien ĆuvrĂ©s depuis des centaines d’annĂ©es qu’ils sont devenus propriĂ©taires directs et/ou indirects de la majeure partie des actifs tangibles de ce mondeâŠce qui dĂ©finit lâimpĂ©rialisme contemporain.
Le vĂ©ritable pouvoir n’est donc pas Ă rechercher dans l’apparence des arcanes politiques, il se cache derriĂšre l’anonymat des capitaux et dans les paradis fiscaux.
Aussi, dans la plupart des pays du monde, l’Ătat actuel est « l’Ătat profond », c’est-Ă -dire une rĂ©elle ploutocratie, apatride et supranationale, cachĂ©e derriĂšre une dĂ©mocratie, vĂ©ritable coquille vide.
Cette Ă©tape, qui a souvent pris le chemin indirect et sournois du contrĂŽle bancaire, utilise, parfois, lorsque c’est nĂ©cessaire, des mĂ©thodes plus musclĂ©es (militaire – guerriĂšre). La stratĂ©gie de la tension, les opĂ©rations ou attentats «sous faux drapeau», et la rĂ©cente crĂ©ation et prolifĂ©ration d’armĂ©es de proxy, formĂ©es de mercenaires, sont certaines des manifestations modernes de force employĂ©es par les «puissances d’argent» pour faire disparaĂźtre ou domestiquĂ© les Ătats indĂ©pendants.
Rappelons que dans le contexte dâun rapport de force et de puissance, la prĂ©sence dâĂtats au sens politique du terme, câest-Ă -dire dâĂtats souverains, sont, par construction, les pires ennemis des «puissances d’argent». C’est ainsi que la prise du contrĂŽle Ă©tatique par l’oligarchie n’a, historiquement, fait l’Ă©conomie d’aucun coup d’Ătat, permanent ou non.
Depuis le XVIIIĂšme siĂšcle, toutes les rĂ©volutions de couleur, de fleur ou autre nom jovial, sont une Ă©manation de cette premiĂšre tactique, consistant, pour les oligarchies (locales ou coalisĂ©es), Ă s’emparer des institutions Ă©tatiques des diffĂ©rents pays du monde.
La seconde étape consistant en la collaboration des élites économiques des différents pays.
Mais ce que les « puissances d’argent » oublient apparemment, c’est une loi intangible de l’humanitĂ© : la loi du Talion. En effet, rien ne leur assure, Ă priori, que les souffrances qu’ils auront infligĂ©es aux peuples au travers des Ăąges, ne se retourneront pas contre eux, le jour oĂč lesdits peuples les auront clairement identifiĂ©s comme leur seul « ennemi » rĂ©el.
Il n’existe pas de moyen, pour les plus gros dĂ©tenteurs de capitaux, de s’assurer Ă l’aide d’un quelconque « produit dĂ©rivĂ© », contre un Ă©ventuel retour de flamme que leur orgueil dĂ©mesurĂ©, leur arrogance et leur violence auront provoquĂ©.
24 juillet 2024